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Libération

Blues chez les officiers de police

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«Pression hiérarchique», heures sup.. rien ne va plus.
publié le 18 mai 2001 à 0h54

Les officiers de police ont une façon de manifester sans le dire officiellement: «Il ne s'agit pas d'une manifestation mais d'un rassemblement statique», dit l'un d'eux, hier sur le parvis de Notre-Dame à Paris, où sont réunis une centaine de ses camarades, à l'appel de l'union régionale Ile-de-France du Syndicat national des officiers de police (Snop). Tout au long de cette semaine, l'organisation, majoritaire chez les officiers, a décliné le même type d'actions sur tout le territoire: rassemblement et dépôt d'une motion auprès des préfets pour dénoncer «la situation catastrophique» des gradés. Et cela à quelques semaines des élections professionnelles.

Sous l'oeil des RG. A deux pas de la préfecture de police, les officiers ont le blues discret, sous le regard des Renseignements généraux (RG) qui surveillent ce rassemblement de collègues. Le lieutenant D. est en poste dans l'Est parisien. Huit ans de police, 13 200 francs de salaire mensuel (primes comprises), il raconte ses conditions de travail «déplorables» dans son unité de police de quartier où neuf fonctionnaires «s'entassent dans 20 mètres carrés» pour recevoir le public. Ce jeune officier ne supporte plus la «pression hiérarchique» qui, selon lui, l'oblige à multiplier les procédures pour «faire du chiffre»: «Auparavant, on jaugeait la pertinence d'engager une procédure. De nos jours, quand on interpelle quelqu'un, on est tenu de faire une procédure alors que parfois ça ne se justifie pas. Cette situation empoisonne