Ne pas dramatiser. Ne pas trop dédramatiser non plus. Et, surtout, ne pas donner prise à la polémique déclenchée par la commission d'enquête du Sénat. Hier, le gouvernement Jospin, mis en cause par le rapport sur les farines animales, s'est efforcé de circonscrire l'incendie, en faisant monter au créneau les ministères impliqués dans le dossier. La droite, épinglée aussi par les sénateurs pour sa gestion du dossier de 1994 à 1997, s'est tenue à un prudent silence.

Hier matin, Jospin a fixé la consigne: «Il faut que les ministres fassent bloc», explique Matignon. Le rapport fait état de divergences entre les ministères de la Santé et de l'Agriculture sur l'interdiction des farines animales, notamment lors de réunions interministérielles en 1999. Les trois ministres ­ Jean Glavany (Agriculture), Bernard Kouchner (Santé) et François Patriat (Consommation) ­ ont publié en fin de soirée un communiqué commun. «Le gouvernement a toujours fait preuve de vigilance et agi dans la transparence, dit ce texte. Ainsi, il a apporté à la commission d'enquête toutes les informations dont il disposait.» Les ministres rappellent la création de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) par le gouvernement Jospin et estiment que «la France a constamment joué un rôle précurseur et moteur à Bruxelles dans le but d'harmoniser la réglementation sur l'ESB». «La gravité du sujet ne saurait laisser prise à une quelconque polémique partisane», con cluent sèchement les trois ministres,