Saint-Brieuc, envoyé spécial.
Calmer le jeu. C'est la décision qu'ont prise hier, en commun, François Sauvadet, député UDF de la Côte-d'Or, et Michel Vergnier, député PS de la Creuse, tandis qu'ils arpentaient la Bretagne dans le cadre de leur enquête. Tout deux sont en effet respectivement président et rapporteur de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les farines animales. C'est la deuxième de l'histoire de la Ve République à être constituée d'un président et d'un rapporteur qui ne sont pas du même bord (la première avait enquêté sur le financement des partis). Et tandis que la publication du rapport du Sénat sur le même sujet faisait hier grand bruit, les deux députés se sont refusés à mettre en cause formellement les gouvernements français successifs qui se sont trouvés aux prises avec la crise des encéphalopathies spongiformes bovines (ESB) depuis 1989. François Sauvadet a expliqué hier que «même si les décisions prises en matière d'ESB en France n'ont pas été prises dans les délais qui auraient paru souhaitables, la France est le pays de la communauté qui a pris le plus rapidement les mesures qui s'imposaient».
«Grosse erreur». Pourtant, la gestion de cette crise est loin d'avoir été parfaite: les 70 auditions très serrées auxquelles se sont livrés les députés depuis janvier ont fait apparaître «des dysfonctionnements dans l'application et le contrôle de ces mesures». «C'est vrai qu'au début des années 90, il était très difficile de réagir comme il aurait