De l'affaire du sang à celle de la vache folle... On pourrait croire l'histoire immobile, avec les mêmes acteurs et les mêmes failles. Hier, des responsables ministériels étaient mis en cause pour avoir retardé le dépistage systématique des dons du sang. Aujourd'hui, d'autres sont fortement accusés d'avoir traîné pour prendre une décision d'interdiction effective des farines animales, laissant ainsi ouvertes les voies de la transmission du prion.
Débouché judiciaire. Et le parallèle ne s'arrête pas là. Alors que la justice a eu à se pencher sur la responsabilité des politiques dans l'affaire du sang, celle des farines animales suit le même cours. Et a trouvé depuis peu un débouché judiciaire. Le rapport de la commission d'enquête du Sénat, comme les récentes perquisitions menées par la juge d'instruction en charge du dossier, Marie-Odile Bertella-Geoffroy, vont assurément remplir cette nouvelle chronique judiciaire. Une crise en chasse l'autre, mais rien ne bouge. Or, à la lecture du rapport du Sénat, se confirment des évolutions significatives, en particulier sur la place et le rôle du ministère de la Santé dans la gestion de ces crises sanitaires.
En 1985, alors que les responsables s'interrogeaient sur le dépistage des dons du sang, le ministère de la Santé, absent, poussait la soumission jusqu'à reprendre à son compte les arguments de l'industrie ou des finances sur le thème «les tests, cela coûte trop cher». Dans l'affaire de la vache folle, le ministère de la Santé appar