Pour gagner la bataille de la lecture à l'école primaire, il faut avoir remporté celle de la langue à la maternelle. Or cette dernière est loin d'être acquise. Tous les pédagogues en conviennent: dès l'entrée au cours préparatoire (CP), des inégalités considérables sont déjà en place. Certains élèves de 6 ans maîtrisent déjà 1 800 mots tandis que d'autres n'en savent pas plus de 600. Ces derniers, avec un si maigre bagage, ne sont pas armés pour l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Après quand l'enfant accède à la «grande école» , il est presque trop tard. C'est pourquoi le ministère de l'Education nationale va donner aux professeurs d'école maternelle et de cours préparatoire de nouveaux outils qui doivent aider, quand il est encore temps, au repérage des difficultés.
«34 guillemets». Dès septembre 2001, des outils «d'évaluation et d'aide aux apprentissages» seront proposés à tous les enseignants ayant en charge les grandes sections d'école maternelle. Le dispositif sera ensuite étendu au CP. Cette nouveauté a été présentée jeudi à Paris aux trois cents participants d'un séminaire de l'Education nationale sur l'expression orale. Dans son discours inaugural, le ministre de l'Education nationale, Jack Lang, a souligné avec insistance que le mot évaluation devait s'écrire ici avec «34 guillemets». Une manière de répondre aux syndicats enseignants et aux fédérations de parents d'élèves qui mettent en garde contre la tentation de «classer» des élèves de 5 ans en fon