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Libération
Interview

«Cela permet d'éviter une biopsie»

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publié le 22 mai 2001 à 0h57

Les Drs Jean-Marc Costa et Evelyne Gautier (Hôpital américain de Neuilly) ont mis au point un test qui permet de connaître le sexe de l'enfant à naître par une simple prise de sang maternel.

A qui s'adresse ce test?

Aux femmes qui ont un risque de transmettre une maladie génétique liée au chromosome X, c'est-à-dire en premier lieu une myopathie de Duchenne ou une hémophilie. Dans ces affections, les garçons ont 50 % de risques d'être atteints alors que les filles sont indemnes. Notre test ­ réalisé entre la huitième et la douzième semaine de grossesse ­ peut permettre d'éviter un geste invasif: la biopsie de villosités choriales (prélèvement du placenta côté foetus pour examen génétique, ndlr). En effet, si le test est négatif, c'est-à-dire que le foetus est une fille, la grossesse peut être poursuivie sans autre examen. S'il est positif, c'est un garçon, et la biopsie reste donc nécessaire pour savoir s'il est porteur ou non de la maladie.

Quel en est le principe?

En fait, nous n'avons rien inventé, mais mis au point une méthodologie. Depuis quelques années, on sait que de l'ADN foetal circule librement dans le sang de la mère, et en particulier le SRY, un gène de la masculinité. Le problème était de détecter de faibles quantités de ce matériel génétique, sans qu'il soit contaminé par un ADN étranger. Or, début 1999, notre hôpital s'est doté d'un appareil permettant d'amplifier l'ADN de façon très puissante et sans risque de contamination. Cette méthode, dite de PCR (polymerase