Vienne (Autriche), envoyée spéciale
Quel rapport entre un foetus et une tumeur ? La question choque, tant l'un est signe de vie et l'autre source de mort. Pourtant, entre ces deux extrêmes, il y a un point commun. Bébés et tumeurs libèrent des cellules et donc de l'ADN dans le sang de ceux qui les portent. Ce matériel génétique constitue une mine d'informations sur les foetus et les tumeurs. Une mine accessible par une simple prise de sang... Son exploration pourrait-elle bouleverser le suivi des grossesses et la détection des cancers ?
C'est la perspective ouverte par deux communications présentées la semaine dernière à Vienne, lors du 10e congrès international de génétique humaine. Une équipe française a annoncé qu'elle avait développé une technique permettant, en routine, de déterminer le sexe du foetus grâce à l'analyse du sang de la mère (lire ci-contre). Dennis Lo (université chinoise de Hong-kong), a pour sa part montré qu'il est possible de lire, dans le plasma maternel, d'autres informations précieuses sur l'hérédité de l'enfant : rhésus et maladies génétiques. En outre, ajoute-t-il, «cette même technique d'observation de l'ADN "étranger" circulant dans le sang devrait également permettre, à terme, de détecter les premières phases de certains cancers, à un stade où ils sont traitables».
Vision d'horreur. Dennis Lo est un expert du domaine : en 1997, il avait découvert la présence d'ADN foetal circulant dans le sang de la mère. «L'année précédente, explique le cherc