C'est un constat d'assureur: froid, précis mais inquiétant. Une vaste enquête menée à l'initiative de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA) confirme que l'asthme reste largement sous-diagnostiqué et sous-traité en France, et que sa fréquence continue à augmenter, surtout chez les plus jeunes.

Echantillon. Le problème n'est pas récent. Depuis près de vingt ans, les pneumologues constatent l'inexorable (et assez mal expliquée) progression de cette maladie respiratoire, qui fait environ 2 000 morts par an, dont la moitié chez des malades qui s'ignoraient. Mais certaines données manquaient ou étaient obsolètes. Pour évaluer l'ampleur des dégâts, les investigateurs ont choisi une population importante et plutôt bien suivie médicalement: les salariés de l'assurance et leurs familles en Ile-de-France, soit 53 000 foyers. Des 180 000 personnes interrogées par questionnaire, 32 000 ont répondu, «mais l'échantillon est représentatif», assurent les auteurs.

Premier constat: 6,6 % de la population sont actuellement asthmatiques, la proportion est de 10 % pour les enfants (12,2 % des garçons et 7,2 % des filles). «Si l'on compare à des données de 1998, on note globalement une progression d'un point; et, particulièrement préoccupant, de plus de deux points chez les enfants», analyse le Dr Laurent Alexandre, de la société d'études Medcost.

Deuxième volet: le suivi des asthmatiques connus par des questionnaires successifs (trois en tout) pendant vingt mois. A en croire les p