Bordeaux correspondance
Les dépistages menés cette année par la Ddass ont été accablants: au Village andalou de Bordeaux, six cas de plombémie grave ont été décelés chez des enfants de 8 à 15 ans. Un tiers des 75 tests sanguins menés sur les 0-20 ans dépassaient le seuil des 100 microgrammes par litre. La plus atteinte, 14 ans, affichait un taux record de 273 microgrammes par litre, bien au-delà des moyennes. «On savait que les conditions sanitaires n'étaient pas idéales, mais pas à ce point», a reconnu Christian Frémont, le préfet de région.
Décharge. Du coup, lundi, il a annoncé un plan d'urgence pour régler le dossier «de façon définitive». Au début des années 90, le camp avait été spécialement conçu pour accueillir cette population de gitans sédentarisés. L'an dernier, plus de 250 personnes, dont environ 200 enfants, s'entassaient dans 38 maisonnettes bâties dans une zone marécageuse qui servit autrefois de décharge municipale. L'origine de la plombémie reste quant à elle incertaine: des métaux lourds et des hydrocarbures ont été détectés dans le sol, sans que l'on sache si ces pollutions ont été héritées de l'ancienne décharge ou provoquées par les activités de ferrailleurs des gitans.
En juillet dernier, une campagne de dépistage menée par Médecins du monde a révélé que la plupart des enfants du Village andalou souffraient de saturnisme. A l'époque, les autorités avaient cependant estimé que les taux de plombémie détectés n'exigeaient aucune mesure d'urgence. La municipa