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Libération

Vaillant en défense sur la délinquance

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Le Sénat multiplie les amendements pour durcir la législation sur les mineurs.
publié le 23 mai 2001 à 0h57

Pas question de remettre en cause l'équilibre des textes applicables aux mineurs; pas plus que de revoir à la hausse les pouvoirs des maires. Alors que le projet de loi sur la «sécurité quotidienne» arrivait hier en première lecture au Sénat, le ministre de l'Intérieur a voulu, d'emblée, border le sujet. «Mettre en prison des mineurs de plus en plus jeunes en abdiquant tout espoir de les voir s'amender. Quel projet!» s'est exclamé Daniel Vaillant. Quant à placer le maire au coeur du dispositif de lutte contre la délinquance, le ministre n'y voit qu'une façon de renforcer «la pagaille», de dresser les «communes riches contre les communes pauvres», en oubliant que les délinquants «ignorent les frontières administratives».

Or les sénateurs tiennent à «enrichir» ce projet adopté en première lecture à l'Assemblée nationale le 27 avril, précisément dans ces deux directions. Jean-Pierre Schosteck (RPR, Hauts-de-Seine), rapporteur de la commission des lois du Sénat, répliquait immédiatement au ministre: «Votre texte est critiquable par ce qu'il ne contient pas: le rôle des collectivités locales, notamment celui des maires; et la délinquance des mineurs.» La commission des lois, où la droite est majoritaire, propose que le maire soit obligatoirement informé par le procureur de tous les crimes et délits commis sur sa commune, des suites données aux plaintes et des éventuels motifs de classement sans suite. Elle prévoit qu'un maire puisse se constituer partie civile au nom de sa commune