«Une forte mobilisation pour répondre à une forte inquiétude.» La mobilisation est celle des chercheurs, l'inquiétude, celle des citoyens devant la pollution atmosphérique, suspectée d'affecter la santé des hommes et les écosystèmes. Le propos est de Sylvie Joussaume, directrice adjointe de l'Institut national des sciences de l'Univers (CNRS) qui présentait mercredi une très grosse opération d'étude de la pollution atmos phérique. L'expérience Escompte (1) doit se dérouler du 5 juin au 16 juillet et mobiliser une centaine de chercheurs et des moyens considérables dans la région de Marseille. Entre mai et septembre, on y compte dans la région jusqu'à un jour sur trois d'alerte à l'ozone, cadeau empoisonné du soleil provençal, dont les rayons fabriquent l'ozone en décomposant les polluants.
Trente ballons. Cinq avions, deux navires, une trentaine de stations fixes et de ballons, six camions, une dizaine de radars... Une véritable armada, réunie par des partenaires divers: Météo France, Cnes, CNRS, réseaux de surveillance de la qualité de l'air, universités, etc., qui ont mis 17 millions de francs dans l'opération. Son objectif est de mesurer l'émission et le devenir de polluants d'origine variée (composés organiques, aérosols, ozone, composés azotés...).
Emis par les raffineries de la zone industrielle de Fos-Berre, les millions de voitures de l'agglomération marseillaise et par les zones rurales plus éloignées, ils sont transportés par les vents et soumis à de rapides évolution