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Libération

Michel A 50 ans, il découvre chez un notaire qu'il est un enfant adopté

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publié le 26 mai 2001 à 1h01

Michel, né Patrice Michel le 4 novembre 1947, à l'Hôtel-Dieu de Poitiers.

Odette Pignon, la fille de salle qui officiait cette nuit-là s'est souvenue d'une femme très blonde. Elle s'est aussi rappelée qu'un médecin l'accompagnait, le docteur Roullet, de Vasles (Deux-Sèvres). La femme blonde a signé le registre des mères d'un prénom, «Léone».

Odette Pignon, la fille de salle, est morte il y a un mois dans une maison de retraite. Michel l'avait retrouvée en appelant tous les Pignon de l'annuaire, jusqu'à tomber sur une lointaine cousine de celle qui avait signé son acte de naissance. Cet acte, il l'avait découvert trois ans plus tôt. Il venait d'acheter sa maison, la première de sa vie. A 50 ans, deux grands fils, deux petites filles, dans ce cabinet notarial, il s'est juste penché sur l'acte intégral de naissance que le notaire avait retranscrit sur l'acte d'achat, avec ce qu'il croyait être une erreur: «Patrice-Michel, adopté par jugement en 1952.» «Je suis devenu tout blanc.» Sa mère n'était donc pas sa mère et elle ne lui avait pas seulement menti par omission. Il s'est souvenu d'une lettre anonyme, reçue quinze ans plus tôt ­ «vous avez été adopté» ­ et sa mère avait juré que non, «des gens nous veulent du mal». Il est, dit-il «d'un caractère loyal, ou naïf. Comment aurais-je pu douter de sa parole?».

Dès qu'il a eu confirmation de son adoption, Michel est allé trouver sa mère adoptive. «Elle s'est réfugiée dans les larmes, m'a imploré de ne plus jamais lui en parler», a jus