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Libération

2000 personnes manifestent leur colère contre la justice.

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Elles se sont réunies à la suite de l'assassinat des époux Roussel par un détenu en cavale.
publié le 28 mai 2001 à 1h00

Le cadavre de Jean-Jacques Roussel, 53 ans, avait été retrouvé, calciné, dans une grange partiellement brûlée, à Saint-Jacques-sur-Darnétal, près de Rouen. C'était un vendredi, il y a dix jours. Le corps de son épouse Danièle, dont la disparition avait été constatée en même temps, a ensuite été repêché dans la Seine. Décapité. Les quatre membres sectionnés. Le couple avait été tué de façon identique, avec un fusil de chasse et des munitions de calibre 12. L'horreur de ce double homicide, la sympathie pour cette famille et l'incompréhension face à l'auteur présumé ­ un détenu qui avait bénéficié d'une permission de sortie et n'avait pas réintégré sa cellule depuis Pâques ­ ont conduit 2 000 personnes à se rassembler hier dans le village de Saint-Jacques-sur-Darnétal.

«Nous sommes tous très choqués, les Roussel, c'est un peu des nôtres», résumait l'un des manifestants. Le choc, ce qui a du mal à passer, c'est surtout ce sentiment que cela aurait pu être évité. L'auteur présumé est un détenu de 35 ans, condamné deux fois. A quinze ans pour avoir tiré en direction d'un policier, lui qui est fils de policier: c'était en 1987. Puis à dix ans, en 1992, pour tentative d'évasion. Il devait obtenir une libération conditionnelle, et avait obtenu des permissions de sortie, ces autorisations accordées à des détenus pour les préparer progressivement à une réinsertion sociale, ou pour assister à des événements familiaux. Il a été interpellé après avoir braqué deux gendarmes, trois jours apr