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Libération

Le TGV rase la colline sur son passage

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Dans la Drôme, le trajet définitif avait été retenu pour des raisons politiques.
publié le 28 mai 2001 à 1h01

La Roche-sur-Grane (Drôme)

envoyé spécial

Dans le tintamarre de festivités célébrant le TGV Méditerranée, qui a commencé samedi avec le record du monde de vitesse (lire ci-contre) et se poursuivra le 7 juin avec l'inauguration officielle, il y aura une petite voix discordante. Un livre discret, qui sortira début juin pour rappeler l'histoire rocambolesque du TGV Med, qui a été dévié de quelques kilomètres de son tracé initial, pour le bon plaisir de quelques élus de la Drôme et amis de Mitterrand ­ officiellement pour la pré servation de quelques crus moyens de côtes du Rhône. Le livre, le TGV du prince (1), est l'oeuvre de Mariette Cuvellier, directrice d'école dont la maison dans la Drôme a été avalée par le TGV Med, et qui préside la coordination anti-TGV qui a lutté en vain contre les hom mes du Président.

Intrigues. Nous sommes à la fin des années 80. Sur le papier, au moment de couper à travers la Drôme, le projet de ligne TGV Méditerranée passe à 20 kilomètres de son tracé actuel, accessoirement sur le territoire de Michel Henry, député et proche du Président, et sur les vignes du premier adjoint de Guy Penne, maire de Sainte-Cécile-les-Vignes mais aussi conseiller de Mitterrand aux affaires africaines et éminence du Grand Orient de France. A la suite d'intrigues pagnoles ques, la ligne est proprement déménagée, le 14 juillet 1990, par annonce de Mitterrand au journal de 20 heures.

Indignés, les opposants anti-TGV dénoncent le trajet de convenance. Il oblige deux traversé