Sauf rebondissement, Alfred Sirven ne devrait pas entendre la présidente de la 11e chambre correctionnelle, Sophie Portier, prononcer son jugement de l'affaire Dumas, cet après-midi, à Paris. Il a prévu de rester dans sa cellule. Des sept prévenus, Dumas est celui qui sait d'avance à quelle sauce il va être mangé. Ayant revendiqué le silence, il risque la peine la plus lourde: les cinq ans requis par le procureur Jean-Pierre Champrenault, le 19 mars.
Roland Dumas, abasourdi par les deux ans ferme requis à son encontre, s'est tu durant les deux mois et demi de délibéré. Son avocat a plaidé «l'aveuglement» et la «légèreté» après que le procureur a martelé qu'il avait «renoncé entre autres à l'honnêteté».
Christine Deviers-Joncour, qui en a profité pour publier un roman à couverture rose, intitulé Trio, est, elle, plus inquiète. Le procureur a requis trois ans à son encontre, dont un avec sursis. Elle pourrait retourner en prison. Idem pour Gilbert Miara, son ancien ami, qui risque trois ans ferme.
Avec les cinq ans ferme requis contre lui, Loïk Le Floch-Prigent, a également été pris d'une peur profonde. Il y quinze jours, l'ancien PDG d'Elf s'est jeté à l'eau dans les colonnes du Figaro et du Parisien. Osant parler bakchichs et pots de vins sans trop entrer dans le détail , mais interpellant directement Chirac et Jospin sur les secrets d'Etat.
Seuls André Tarallo («Dédé la sardine»), l'ex-monsieur Afrique du groupe pétrolier, et Jean-Jacques Vauchez, d'Elf International, pe