Il existe aujourd'hui, en Europe, trois façons de débusquer les vaches folles. On les repère à l'oeil nu, foi de vétérinaire: c'est le dépistage clinique, 44 cas en France depuis le début de l'année. Ou alors, on les teste à l'abattoir, du moins celles âgées de plus de 30 mois et que l'on destine à la consommation: 24 cas en France depuis le début de l'année. Enfin, on teste les suspectes, celles qui tombent malades ou mortes à la ferme: 14 cas en France depuis le début de l'année. Grâce à pareil maillage, les vaches folles semblent bien comptées. Sauf qu'une trappe s'est subitement ouverte, cette année, dans le plancher des vaches, permettant l'évasion probable d'un nombre non négligeable de bovins emprionnés. Cette trappe, c'est le «programme de rachat pour destruction».
Record. Inédit, créé par Bruxelles le 1er janvier 2001 (Libération du 24 janvier), ce programme est destiné à «assainir» le marché bovin sinistré en le délestant d'une partie de ses bêtes en excès. En effet, l'Union européenne a prévu de racheter et détruire (en cofinancement avec les Etats membres) jusqu'à... deux millions de bêtes âgées de plus de 30 mois avant le 30 juin 2001. Bilan de l'opération (1), au 15 avril: 471 057 bovins ont été éliminés dans l'UE. L'Irlande, gravement touchée par la crise, tient le record: 189 376 vaches détruites, tandis que la France, en seconde place, en avait déjà transformé à cette date 155 914 en poussière. 3 626 encore, pour la semaine du 14 au 20 mai, derniers chiffres