La veille, ça avait duré quatre petites heures. Un début de discussion, en somme. Soldé par une première mise en examen. Hier, la séance de Charles Pasqua, entouré de ses deux avocats, Me Lef Forster et Gilbert Collard, a duré plus longtemps. L'issue de cette deuxième convocation de l'ancien ministre de l'Intérieur s'est soldée de façon identique : il a été mis en examen pour «recel d'abus de biens sociaux» et pour «trafic d'influence». Le député européen, pas plus que la veille, ne s'est laissé déstabiliser. «Tout ça est directement lié à l'action politique que je conduis», a-t-il expliqué en sortant du pôle financier.
Vente d'armes. Le fil conducteur, c'est la vente d'armes effectuée en Angola par la société ZTS-Osos, dirigée par deux hommes, Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak, un Russe longtemps installé à Paris et réfugié en Israël. Alors qu'aucune autorisation officielle n'a été délivrée, ces deux hommes montent une opération d'envergure entre 1993 et 1995: la vente pour 497 millions de dollars d'armement au régime d'Eduardo Dos Santos, président angolais. La guerre civile ravage alors le pays. Pour les juges, Pierre Falcone, toujours écroué, n'est pas qu'un homme d'affaires solitaire qui aurait conduit cette vente en toute clandestinité. Il est aussi l'un des intermédiaires appointé par la Sofremi, société dépendant du ministère de l'Intérieur et exportatrice de matériels de sécurité. Il devient l'un des proches de Jean-Charles Marchiani, ex-préfet du Var, devenu égaleme