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Libération

Kif la teuf'!

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publié le 4 juin 2001 à 1h08

Lâchez-nous un peu, avec les teuf'! Jalouse, peut-être, de la multiplication de fêtes religieuses ­et jours fériés conséquents­ inscrites au calendrier civil, l'autorité municipale nous avait dimanche élaboré une «Fête du vélo», cinq jours après une opération «Immeubles en fête» elle-même apéritive à, vendredi prochain, celle dite «Repas de quartiers». Entre Loft et Amélie, transparence et convivialité ­ dénaturés rejetons des Liberté-Egalité-Fraternité de la République ­ nous matraquent ainsi le quotidien dans une inflation d'agapes auxquelles, Parisien, on n'échappe pas. Il semble en revanche avoir totalement échappé aux promoteurs de ces choses que vivre dans la grande ville, c'est aussi parfois choisir d'échapper à la promiscuité du troupeau, au voisinage épiant et aux coteries d'intérêts mesurés à l'aune d'un «quartier», voire d'un immeuble: comme si la transformation des parties communes en garage à vélos, l'organisation des tours de gardiennage des niards et l'homogénéisation du répertoire local de chansons à boire devaient unanimement nourrir les préoccupations du citoyen citadin. A ce rythme, traverser son voisinage sans s'y arrêter, prendre sa distance et fermer sa porte pour se retirer dans la paix d'un livre, ne devraient pas tarder à faire, du rétif à la teuf', un suspect.

A voir le ministre des flics Daniel Vaillant légiférer à propos de raves et à entendre simultanément son collègue Jack Lang ratiociner la fête (exercice moins fatigant que le chantier de l'éduc