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Libération
Interview

«Une commission d'enquête bizarre»

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publié le 5 juin 2001 à 1h09

C'est aujourd'hui, en Conseil des ministres, que devrait être prise la décision d'autoriser ou non la justice à entendre deux ministres de Lionel Jospin en qualité de témoins dans l'affaire des marchés publics en Ile-de-France. Le premier, Pierre Moscovici, ministre délégué chargé des Affaires européennes, parce qu'il était trésorier du Parti socialiste entre 1992 et 1994. Le second, Claude Bartolone, ministre délégué à la Ville, parce qu'il avait, dès 1991, interrogé Robert Galley, ancien trésorier du RPR sur cette question des lycées d'Ile-de-France, dans le cadre d'une commission d'enquête parlementaire sur le financement de la vie politique. Un brin agacé de voir son nom ainsi associé à un dossier sulfureux et aussi parce qu'un ministre ne peut témoigner sans l'approbation du Conseil, mais également amusé, tant cette affaire lui paraît relever de la coïncidence, Claude Bartolone s'explique.

En 1991, vous posez la question suivante à Robert Galley : «Imaginons, en nous situant avant puis après la loi sur le financement des partis politiques, que, par exemple dans la région d'Ile-de-France, des entreprises retenues pour réaliser ou construire des lycées aient décidé de faire des dons au RPR. La position qui serait la vôtre serait-elle de refuser ces dons ?» C'était prémonitoire, dix ans avant que le dossier n'explose. Vous êtes médium ou vous aviez des informations confidentielles ?

Honnêtement, il a fallu que je me creuse la cervelle pour me remémorer les circonstances dans