Nantes correspondance
Un an et demi après la marée noire provoquée par l'Erika, les dédommagements réglés aux sinistrés sont inférieurs à 6 % du montant disponible, fixé à 1, 2 milliard de francs (180 millions d'euros) par le Fipol, fonds d'indemnisation mis en place par les pétroliers. 77, 6 millions de francs (11, 84 millions d'euros) ont déjà été versés.
Les procédures se déroulent en plusieurs phases, dépôt de dossier avec justificatifs comptables, con tre-expertise de réévaluation du Fipol, avant que le demandeur n'accepte la quittance pour permettre le déblocage des fonds. «Les indemnisations sont vraiment très lentes, mais en général à des montants très convenables», reconnaît Bertrand Chaugny de la société d'expertise financière londonienne MPC, qui défend 250 dossiers à l'instruction. Ayant déjà géré les rapports avec le Fipol pour les victimes de deux marées noires, le Braer en Ecosse en 1993 et le Sea Empress en 1996 au pays de Galles, le bureau nantais de la société déplore que, en France, le temps de prise en compte des dossiers soit de cinq à six mois entre la demande d'indemnisation et le passage de l'expert, alors que, Outre-Manche, moins d'un mois suffisait pour que le Fipol fasse une proposition chiffrée.
Découragement. Il semble que nombre de professionnels bretons aient même renoncé à monter un dossier, découragés par les annonces d'une avalanche de demandes qui ne laisserait que des miettes aux victimes de la marée noire. De fait, le nombre de revendication