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Libération

Rue Petit, la misère squatte au coeur de la capitale

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Des immeubles de la Ville et leurs occupants laissés à leur sort durant dix ans.
publié le 8 juin 2001 à 1h11

Comme souvent, c'est le tissu associatif d'un quartier qui a porté sur la place publique une situation inacceptable. Après avoir alerté pendant des années les pouvoirs publics, l'association J2P (Jaurès, Pantin, Petit), la Bellevilleuse et la Fondation Abbé Pierre ont produit en février dernier un document d'une vingtaine de pages, intitulé Square Petit, un bidonville en plein coeur de Paris. On pouvait y lire en détail les conditions de vie inhumaines de 63 familles: fuites d'eaux usées, infiltration d'eaux pluviales, humidité, réseaux électriques dangereux, présence massive de rats et d'insectes, logements surpeuplés, WC communs, peintures au plomb.

Saturnisme. Ce quotidien des habitants a longtemps été ignoré par la Ville de Paris, pourtant propriétaire de ce carré de quatre immeubles. Elle les avait expropriés ou rachetés au début des années 1990, dans le cadre d'opérations d'urbanisme. Laissés vacants, ces logements ont fini par être occupés par des familles nécessiteuses. Certaines resteront une dizaine d'années.Des enfants sont nés dans l'OElot Petit, et les plus jeunes d'entre eux sont aujourd'hui atteints de saturnisme. Une enquête médicale menée au début de l'année par Médecins du monde et l'Association des familles victimes de saturnisme a montré que sur 64 enfants testés, 17 ont des taux de plombémie supérieurs à 100 microgrammes par litre, niveau considéré comme dangereux pour la santé par l'Inserm (Institut national de la recherche médicale). Chez deux enfants d