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Libération

Jean-Jaurès endigue la fuite des profs.

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Jack Lang a rendu visite hier à l'équipe d'un collège sensible de Pantin.
publié le 12 juin 2001 à 1h13

«Ici, monsieur le ministre, on ne réussit pas. On contient.» C'était hier matin à Pantin (Seine-Saint-Denis). Jack Lang était discrètement venu rencontrer l'équipe du collège Jean-Jaurès, un des 101 établissements concerné par le dispositif «PEP IV» (lire ci-dessous). Une «réussite», a-t-il dit, avant d'être repris par Estelle, une des documentalistes. Pourtant, le contraste est saisissant: en un an, la vie a changé du tout au tout dans ce collège enclavé dans la cité des Courtilières. 400 élèves, 15 nationalités, au coeur d'un quartier de 6 000 habitants dont 72 % relèvent de la catégorie «populations défavorisées». «Quand ça pulse dehors, ça pulse dedans», explique Gérard Willeme, le principal. Ça a beaucoup pulsé dans la cité des Courtilières ­ sa boulangerie, sa laverie, sa pharmacie, son tabac. Et son collège. L'an passé, le chef d'établissement n'a tenu qu'un mois.

Médiation. Cette année, ça va mieux. La preuve: 20 % des enseignants ont demandé à partir contre 50 % les années précédentes. Une stabilisation obtenue sans recourir aux PEP IV, explication possible de l'incrédulité des syndicats face à cette mesure. La violence, d'abord. Un arsenal de mesures progressives a été mis en place. Au coeur du dispositif, la médiation. Des aides-éducateurs (emplois jeunes) reçoivent les élèves et écoutent leur version des faits. «Dans 99 % des cas, ils commencent par dire qu'ils n'ont rien fait, explique l'un d'eux. On les fait parler. Le but est qu'ils reconnaissent leur faute eux