«Ici, monsieur le ministre, on ne réussit pas. On contient.» C'était hier matin à Pantin (Seine-Saint-Denis). Jack Lang était discrètement venu rencontrer l'équipe du collège Jean-Jaurès, un des 101 établissements concerné par le dispositif «PEP IV» (lire ci-dessous). Une «réussite», a-t-il dit, avant d'être repris par Estelle, une des documentalistes. Pourtant, le contraste est saisissant: en un an, la vie a changé du tout au tout dans ce collège enclavé dans la cité des Courtilières. 400 élèves, 15 nationalités, au coeur d'un quartier de 6 000 habitants dont 72 % relèvent de la catégorie «populations défavorisées». «Quand ça pulse dehors, ça pulse dedans», explique Gérard Willeme, le principal. Ça a beaucoup pulsé dans la cité des Courtilières sa boulangerie, sa laverie, sa pharmacie, son tabac. Et son collège. L'an passé, le chef d'établissement n'a tenu qu'un mois.
Médiation. Cette année, ça va mieux. La preuve: 20 % des enseignants ont demandé à partir contre 50 % les années précédentes. Une stabilisation obtenue sans recourir aux PEP IV, explication possible de l'incrédulité des syndicats face à cette mesure. La violence, d'abord. Un arsenal de mesures progressives a été mis en place. Au coeur du dispositif, la médiation. Des aides-éducateurs (emplois jeunes) reçoivent les élèves et écoutent leur version des faits. «Dans 99 % des cas, ils commencent par dire qu'ils n'ont rien fait, explique l'un d'eux. On les fait parler. Le but est qu'ils reconnaissent leur faute eux