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Libération

L'instituteur se dérobe à son procès

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Jacques Kaisersmertz, accusé de pédophilie, ne s'est pas présenté hier.
publié le 12 juin 2001 à 1h13

Nevers envoyé spécial

Hier, à 9 h 10, la salle de la cour d'assises de la Nièvre était comble. Public, avocats, parties civiles, journalistes, et des dizaines d'hommes et de femmes porteurs d'un badge «Juré» ou «Témoin». Mais pas d'accusé. D'habitude, le suspense, c'est en fin de procès, au moment de prononcer la peine. Hier, Jacky Kaisersmertz a institué le suspense de début d'audience. Lui, et la nouvelle loi sur la présomption d'innocence entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2000, qui ne contraint plus les accusés libres à se constituer prisonniers la veille de leur procès.

Jacques Kaisersmertz, dit Jacky, ancien instituteur à Cosne-sur-Loire, est accusé d'avoir violé un de ses élèves et d'en avoir agressé sexuellement onze. En réalité, le dossier dénombre soixante-douze victimes au cours des vingt-huit ans où l'instituteur a été en poste à Cosne-sur-Loire. L'enseignant a reconnu. Mais les faits sont anciens et, pour beaucoup, prescrits. Après dix-huit mois d'incarcération préventive, Jacques Kaisersmertz a été libéré sous contrôle judiciaire.

9h15. Deux des trois avocats de l'accusé font les cent pas dans la cour du tribunal. Un officier de police glisse un mot à Françoise Cotta. L'avocate revient vers les journalistes, sourire retrouvé: «Je crois qu'il arrive!» Ruée vers les grilles...

9h30. Rien. Me Chevais, avocat d'une association partie civile, râle: «Tout cela ne serait pas arrivé s'il n'avait pas été libéré. Il paraît que le délai raisonnable pour le juger était pa