Nevers envoyé spécial
Drôle de cavale! On voyait déjà l'ancien instituteur de Cosne-sur-Loire (Nièvre) aux antipodes, en Thaïlande, bien sûr, ou noyé au fond d'un de ses étangs de pêche favoris, où il avait ses cabanes et ses habitudes. Celles d'y emmener certains de ses élèves, uniquement les petits garçons. Fragiles si possible. Cela avait duré trente ans. Trente années qui se sont confondues avec sa carrière dans l'Education nationale. Hier matin, vers 10 h 15, les gendarmes de Bellac (Haute-Vienne), alertés par un habitant, ont repéré la R21 immatriculée «58» de Jacques Kaisersmertz.
La veille, lundi matin, l'ancien instituteur de Cosne-sur-Loire, accusé d'avoir violé ou agressé sexuellement soixante-douze de ses élèves, ne s'était pas présenté devant la cour d'assises de la Nièvre où il devait comparaître libre. Depuis, il était recherché par toutes les polices de France.
Hier donc, les gendarmes prennent la voiture en chasse. Lorsque le conducteur voit qu'il est repéré, il accélère. Brusquement, il déporte sa voiture vers le poids lourd qui surgit en face. Mais au dernier moment, Kaisersmertz flanche. Il tente de reprendre sa route sans pouvoir éviter le choc entre le camion et l'arrière de sa voiture. Il est aussitôt appréhendé.
Rendez-vous. Une heure plus tôt, à Nevers, la présidente Jeanne-Marie Warein prenait la parole dans la salle de la cour d'assises. En s'excusant à nouveau au nom de la justice. «Il est sage de se donner une dernière chance de tenir ce procès si on