Claude Bébéar et Henri de Castries, les deux principaux dirigeants du groupe Axa, ont été présentés hier après-midi, après une longue garde à vue, devant la juge parisienne Dominique de Talencé, en charge d'une information judiciaire pour blanchiment. Le second a été mis en examen pour «blanchiment de capitaux aggravé», placé sous contrôle judiciaire et devra payer une caution de 2 millions de francs. C'est la crème de l'assurance française qui doit rendre des comptes.

Il s'agit de l'affaire Pan EuroLife, une compagnie d'assurance vie spécialisée dans les placements au Luxembourg. Fondée en 1990 sous la présidence de Gaston Thorn, ancien Premier ministre luxembourgeois puis président de la Commission européenne de 1981 à 1984, PanEuroLife était à l'origine une filiale de l'UAP, alors premier assureur français, entreprise publique. En 1997, le groupe Axa, compagnie privée hissée au premier rang mondial de l'assurance, avait absorbé l'UAP et donc récupéré PanEuroLife dans la corbeille, avant de le céder un an plus tard à l'américain Nationwide. De fait, la garde à vue de Bébéar et de Castries fut précédée de l'audition par la Brigade financière, en tant que simple témoin, de Jean Peyrelevade, ancien PDG de l'UAP et actuel président du Crédit Lyonnais, autre pilier de l'establishment financier.

Transit. La justice française est saisie sur dénonciation de la Poste. Des commerçants ou petits patrons, clients de PanEuroLife, avaient pris l'habitude d'y déposer des fonds, sans déclar