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Libération

La «surveillance soupçonneuse» de Rome

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L'autorité des évêques est remise en cause par le Vatican.
publié le 14 juin 2001 à 1h14

Le 1er février 2000, Me Thierry Massis, défenseur de l'évêque Pierre Pican, mis en examen pour non-dénonciation de crime une semaine plus tôt, hasardait cette explication. «On est dans le cadre classique du patron d'entreprise qui doit juger en conscience de l'opportunité de dénoncer ou non.» En fait de management, cette fin de pontificat est marquée par le peu d'autorité des évêques. Constat accablant confirmé dans l'institution elle-même. «L'affaiblissement de l'épiscopat relève de trois facteurs principaux : l'indifférence de la société civile à leur mission et à leurs propos, la critique à leur égard de nombreux chrétiens, le peu de crédit que le pouvoir romain leur accorde», écrit le prêtre dominicain Christian Duquoc dans la revue Lumière et vie.

Vocations. Critère de déstabilisation supplémentaire, la crise des vocations rend les diocèses exsangues. Un peu comme des préfectures privées de leur administration. «Avant, il existait une kyrielle de personnels religieux qui servaient de courroies de transmission pour informer l'évêque», constate un responsable religieux de l'archevêché de Paris. La solitude de l'évêque dans son chapitre est toutefois relative, relève l'évêque de Clermont-Ferrand, Hippolyte Simon, après quatre années à la tête de son diocèse. «Un évêque est à la fois seul et très entouré. Il existe entre quinze et vingt conseils avec lesquels il doit travailler de façon habituelle.» A cause du manque de vocation, on ménage aussi les susceptibilités, sinon, «