En raison de la grève qui a bloqué la sortie des quotidiens nationaux, nous reproduisons aujourd¹hui plusieurs articles de notre édition non parue hier.
«Il est important d'avoir un père», admet avec modestie une professeure de droit, par ailleurs députée socialiste, pour justifier la proposition de loi sur l'autorité parentale examinée ce matin à l'Assemblée nationale. Dans son département de l'Hérault, Christine Lazerges a «pris conscience des attentes pressantes de la population, plus sensible à la parité parentale qu'à la parité politique». Fait exceptionnel, il n'y avait aucun député de droite pour en débattre lors de la réunion de la Commission des lois, le 7 juin. Soit la famille «décomposée», pour reprendre le terme d'un député RPR, n'est pas leur tasse de thé, soit ils n'y ont pas réfléchi. 120 000 divorces sont pourtant prononcés chaque année, 2 millions d'enfants ont leurs parents séparés et quatre enfants sur dix naissent hors mariage, a rappelé Marc Dolez, rapporteur (PS) de la proposition de loi. Le texte c'était un préalable met sur un pied d'égalité les pères mariés et les concubins : si ces derniers reconnaissent leur enfant avant un an, ils exerceront conjointement l'autorité parentale, sans avoir à justifier d'un domicile commun avec la mère.
Inégalités sociales. Il y a trente ans, la suppression de la notion de «puissance paternelle» avait été saluée comme une immense victoire féministe, «l'entrée de la démocratie dans la famille», selon le doyen Carbon