Limoges envoyé spécial
Le Parisien rêve de campagne. Pour que son désir prenne forme, on l'emmène en train à Limoges, dans une manifestation faite exprès pour lui : «La première foire à l'installation en milieu rural», organisée par le conseil régional du Limousin. Vendredi, gare d'Austerlitz, quatre wagons se remplissent. Dedans, 300 bientôt «néoruraux» franciliens. Le «bientôt-néo» est en quête d'idées et de conseils. Il veut aussi trouver un gîte, un local pour son activité. L'homme est décontracté comme un vacancier : il porte casquette, petit sac à dos, plutôt des sandalettes et pas de cravate. En chemin, derrière la vitre, il aperçoit des vaches dans les prés et ça le fait sourire.
«J'adore les ânes.» Sur les fiches de candidature au voyage, en face de la case projet, il a écrit : «Cultiver la lavande. Redonner vie à des vieilles pierres. Créer une ferme éducative», ou encore : «S'installer dans une exploitation de 80 à 130 hectares et être mon propre patron.» Chez le candidat au départ, il y a parfois des intentions précises et étudiées. Il y a aussi du flou. «J'adore les animaux et particulièrement les ânes. J'aimerais avoir des contacts dans ce domaine.» De la bonne volonté : «Petite expérience de cuisine, grande expérience du contact, énorme motivation.» De la roublardise : «Tenir le dernier commerce d'un village dans le cadre d'une reprise.» Le départ à la campagne, c'est comme si la nature toute seule pouvait mieux soigner les maux quotidiens. Chômage, erreurs d'or