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Libération

Comptes suisses dans le sillage des frégates.

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La justice helvétique enquête sur les comptes d'un Taïwanais.
publié le 19 juin 2001 à 1h18

La justice française n'a jamais voulu soulever le couvercle et enquêter sur les mirifiques commissions qui auraient été distribuées à l'occasion de la signature du contrat des frégates vendues à Taiwan en 1991. Cet aveuglement pourrait bien devenir une manière de scandale. Au-delà des déclarations de Roland Dumas (lire ci-dessous), qui s'époumonne depuis plusieurs années en réclamant que l'on mène l'enquête sur les 500 millions de dollars qui auraient été versés par Thomson, c'est la justice suisse qui risque de contraindre la France à prendre ses responsabilités.

Le parquet de Zurich a en effet déniché deux comptes bancaires ­ à la banque Leu et au Crédit suisse ­ appartenant à un Taïwanais, longtemps défenseur des intérêts du groupe Thomson-CSF à Taipei, qui a négocié en partie la vente des frégates et serait désormais réfugié à Londres : Andrew Wang. Sur ces comptes, près de 1 milliard de francs (250 millions de francs suisses) investis en actions, placements et obligations. Ces deux «portefeuilles» ont suscité l'intérêt de la justice suisse presque par hasard. Le lien a ensuite été établi entre le propriétaire des fonds ­ Andrew Wang ­ et l'affaire Elf. L'ensemble du dossier a été transmis, hier, aux autorités judiciaires genevoises et notamment au juge d'instruction Paul Perraudin, qui gère en Suisse l'enquête sur l'ensemble des pots-de-vin versés par le groupe pétrolier à travers la Confédération. Ces informations, révélées par le journal Sonntags Zeitung, ont été confi