Après plusieurs semaines de tergiversations, Robert Feliciaggi et Michel Tomi, deux hommes proches de Charles Pasqua, ont accepté, hier, de se rendre à la convocation que leur avait fixée la justice. Considérés comme les personnages centraux d'une enquête judiciaire pour blanchiment ouverte en juin 2000 par le parquet de Monaco, Feliciaggi et Tomi avaient décliné, à deux reprises, les demandes d'audition faites par le juge monégasque Jean-Christophe Hullin, afin d'éviter toute mesure coercitive à leur encontre. Face à ce blocage procédural, le juge Hullin a délivré une commission rogatoire internationale en Corse.
Hier, à 9 h, les deux hommes ont été placés en garde à vue dans les locaux de la brigade financière du SRPJ d'Ajaccio. A l'issue de ces auditions, qui devraient se prolonger aujourd'hui, le juge d'instruction ajaccien Jean-Michel Gentil décidera de leur éventuelle mise en examen. «La logique juridique aurait voulu qu'on les mette d'abord en examen, qu'ils aient accès au dossier et qu'ensuite on les interroge», déplorait hier un des avocats du dossier.
Peigne fin. Quelle que soit l'issue de cette confrontation judiciaire, le dialogue entre les enquêteurs et les deux proches de Charles Pasqua devrait être nourri. Depuis plusieurs mois, la justice monégasque passe au peigne fin les dizaines de comptes détenus par Robert Feliciaggi et Michel Tomi dans des banques du Rocher, notamment le Crédit foncier de Monaco et la banque Monte Paschi (Libération du 2 mars). L'instruct