Nana était maintenue en zone d'attente, seule, à 14 ans, depuis le 8 juin. Elle devait passer aujourd'hui pour la deuxième fois devant le juge délégué du tribunal de grande instance de Bobigny pour savoir si on allait l'y maintenir. Une première fois, le 12 juin, son jeune âge et son isolement n'avaient pas pesé lourd. Elle avait comparu sans interprète. Le juge, s'appuyant sur un arrêt récent de la Cour de cassation qui autorise le maintien en zone d'attente des mineurs étrangers, avait prolongé son placement. Mais hier en fin de journée, alors que son cas allait devenir public dans la presse, Nana était miraculeusement admise sur le territoire. Elle a été placée dans un foyer pour mineurs.
Son périple commence à Kinshasa, la capitale de la république démocratique du Congo, en décembre 1999, raconte Philippe Berthelier, qui a épousé la mère de Nana en décembre 2000. Selon lui, le père de Nana, un pasteur, a été tué par des miliciens pro-gouvernementaux. Sa mère et sa soeur cadette sont parvenues à s'enfuir en France. Arrivées en janvier 2000, elles y ont demandé l'asile politique.
Pécule. Mais Nana est restée au Congo. Menacée par les assassins de son père, elle est cachée durant plus d'un an par des amis de la famille qui organisent une collecte pour son billet d'avion. Le pécule enfin réuni, elle prend le bateau pour Brazzaville et de là s'envole pour la France. Arrivée à Roissy, sans passeport ni visa, elle est transférée vers Zapi 3, une zone d'attente située dans l'aérog