Une bande de jeunes a attaqué le commissariat de Lannion (Côtes- d'Armor) dans la nuit de samedi à dimanche, pour libérer trois des leurs qui venaient d'être interpellés et placés en garde à vue. Dans cette ville de 20 000 habitants, tournée vers les télécoms depuis l'installation, dans les années 60, du Centre de recherche de France Télécom, l'affaire n'est pas banale.
Lannion, qui compte un taux record d'ingénieurs et affiche un des niveaux de vie les plus élevés de Bretagne, donne plutôt dans la bourgade calme et paisible. Au commissariat, on s'empresse d'ailleurs de souligner que les fauteurs de troubles «ne sont pas d'ici, mais de Morlaix et de la région parisienne». Un groupe de jeunes qui fait souvent la navette entre la capitale et Morlaix et qui, ce soir-là, avait projeté de finir la nuit dans une boîte de Trébeurden.
Mais la fête a commencé sur le parcours. Vers 1 heure dimanche matin, une patrouille de deux policiers tombe sur cinq voitures stationnées à l'entrée de Lannion, portes ouvertes et musique à fond. Les occupants dansent, s'ébattent sur la chaussée. D'emblée, le contrôle dégénère : l'un des jeunes sort une bombe lacrymogène et asperge un policier. L'interpellation tourne à la bagarre. Les policiers appellent du renfort et, finalement, trois jeunes se retrouvent menottés dans le fourgon, puis au commissariat.
Mais à peine arrivés au poste, les cinq agents voient débarquer le reste de la troupe. Les assaillants tentent de briser la porte blindée à l'aide d'u