Nevers envoyé spécial
Au rugby, les différents responsables de l'Education nationale ayant eu à traiter du cas Kaisersmertz seraient imbattables pour se passer la balle. Mais on ne voit vraiment pas lequel se déciderait à marquer l'essai. Vers la fin 1975, Jean Fouchard reçoit une mère d'élève. «Mon fils est devenu inquiet, triste. A force de questions, il m'a dit que son maître, M. Kaisersmertz, le tripotait.» Il convient d'être prudent, décide le directeur de l'école Paul-Bert à Cosne-sur-Loire (Nièvre). Mais l'année d'après, une autre famille effectue la même démarche. «Un quart d'heure après, mon inspecteur de l'Education nationale (IEN) était informé. J'ai attendu les instructions», raconte l'ex-directeur qui témoigne devant la cour d'assises de la Nièvre.
Jacky Poitevin, l'IEN, en réfère donc à son supérieur, l'inspecteur d'académie. Ouf, celui-là prend le mors aux dents, sans attendre les instructions supérieures. «Il m'a demandé de faire exercer une surveillance par le directeur», explique Jacky Poitevin. La balle est à nouveau dans le camp de Jean Fouchard, qui, très vite, repère le manège d'élèves appelés par Kaisersmertz pendant chaque récréation. Il les interroge. «En les entendant, je n'ai plus eu de doutes, c'était bien vrai», se souvient le directeur, aujourd'hui âgé de 78 ans. Il est question de «tripotages», de masturbations. Le directeur se contentera désormais d'avertir son successeur quand il prendra sa retraite. «Pour moi, la question avait été réglée par