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Libération

Ni saccage ni dégâts, personne n'a rien vu

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La mise à sac du bureau de Voynet jugée hier.
publié le 21 juin 2001 à 1h18

Le petit pois sec est-il une munition ? Encore faut-il savoir s'il est rond comme une bille ou en morceaux. Peut-on considérer le dépotage de plante verte comme un délit ? Et jeter de la farine sur un costume constitue-t-il une agression ? Toutes ces questions ont été longuement décortiquées, hier après-midi, devant le tribunal correctionnel de Paris, où cinq agriculteurs répondaient du saccage, le 8 février 1999, du ministère de l'Environnement. Un épisode très médiatisé à l'époque : le bureau de la ministre Dominique Voynet, sens dessus dessous, avait été photographié sous toutes les coutures, et suivi, quelques jours après, d'une polémique sur l'attentisme des Renseignements généraux qui, au courant de la manifestation, n'avaient pas averti les forces de l'ordre.

Ce jour-là, ils sont venus du Loiret, de l'Eure-et-Loir, de l'Oise, du Loir-et-Cher et d'Ile-de-France, à l'instigation de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). Nom de code : «Opération penalty». Le but ? Protester contre la Politique agricole commune et s'opposer au projet d'écotaxe. Les militants ne savent rien de plus, sauf qu'ils doivent amener «1 kilo de farine et 500 grammes de petits pois».

Tract. Aux Invalides, les groupes se scindent. Directions : le ministère de l'Agriculture et celui de l'Environnement. Il importe, précisait le tract, de se présenter à «11 heures» pile et de ne pas trop se faire repérer. «Mais un agriculteur à Paris, ça se voit comme le nez au milieu du v