Le projet de loi sur l'information, la sécurité en matière nucléaire et la protection contre les rayonnements ionisants devrait être présenté en Conseil des ministres le 4 juillet. Ce texte promis par Lionel Jospin le 2 février 1998 serait donc sur le point de sortir enfin des limbes. Réduit à quelle portion? L'entourage de la ministre de l'Environnement, Dominique Voynet, qui a connu dans le passé quelques déconvenues avec ce projet de loi, refuse de lever le moindre coin du voile. Tout juste sait-on que le Conseil d'Etat, qui l'examine en ce moment, a demandé qu'il soit rebaptisé: le terme de «transparence» qui figurait à l'origine dans son intitulé a été remplacé par celui d'«information». Pour Noël Mamère, député vert de Gironde, ce changement de dénomination est mauvais signe: «Il me paraît être dans la droite ligne de ce qu'avait inventé la droite: un haut comité pour l'information sur le nucléaire. Derrière le mot information se cachent souvent de la désinformation et de la rétention d'information. Ça en dit long.»
Sur le fond, il est certain que le projet de loi a été presque totalement vidé de son contenu. Le volet «contrôle et expertise nucléaire» a été réglé par la création, le 24 avril dernier, de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). A côté de l'IRSN, «médecin» du nucléaire, un autre organisme déjà créé jouera le rôle de «gendarme»: l'Autorité de sûreté nucléaire, jadis appelée Direction de la sûreté des installations nucléaires (DSIN).
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