Reims envoyée spéciale
L'ex-inspecteur divisionnaire Bernard Varlet est le héros du jour. Comme tout personnage important, il est aussitôt baptisé: «Javert», par Bertrand Becker, avocat de la défense qui a lu les Misérables de Victor Hugo, «Cruchot», par un journaliste qui vient de revoir le Gendarme de Saint-Tropez à la télévision.
Aveux contestés. Il y a quatorze ans, dans les locaux de l'hôtel de police de Metz (Moselle), ce petit homme, rouge et rond, qui aboie plutôt qu'il ne parle, avait fait avouer à Patrick Dils, alors âgé de16 ans, comment il avait massacré à coups de pierres deux petits garçons de 8 ans. Condamné à la prison à vie en 1989 sur ces seuls aveux, le jeune homme, qui s'est rétracté par la suite, a vu sa condamnation annulée en avril dernier par la plus haute juridiction. La Cour de cassation a estimé qu'il fallait le rejuger devant la cour d'assises des mineurs de Reims, parce que la présence, sur les lieux du crime, du tueur en série Francis Heaulme jetait un doute sur la culpabilité de l'accusé.
Le doute, ce n'est pas le genre de l'ancien chef d'enquête à la SRPJ de Metz. Quatorze ans plus tard, tel l'inspecteur poursuivant toute sa vie l'innocent Jean Valjean, Bernard Varlet continue de clamer que Dils est coupable. Il était convoqué jeudi à 11 h 15 par la cour d'assises, curieuse de l'entendre raconter comment il était arrivé à recueillir ces aveux très contestés.
L'ancien policier (aujourd'hui détective privé) est en avance. Les journalistes, interdits