Quoi qu'en dise le calendrier grégorien, samedi, entre Daumesnil et République, à Paris, c'était le 1er mai. Un 1er mai parfaitement unitaire avec les syndicats (CGT, CFDT) et les politiques (PS, PC, LCR et Verts) battant le pavé de concert. En musique et en joie, sous un soleil de plage, et avec une foule immense, à faire pâlir de rage les adorateurs annuels du muguet. Gays, lesbiennes, hétéros, homos, 500 000 personnes étaient là (dont la moitié sur les trottoirs), clame la préfecture de police qui en avait dénombré 12 000 le jour de la Fête du travail. Incontestable: la Gay Pride 2001 a pris une formidable revanche sur cette année 1971 où une poignée de militants s'était invitée, en force, dans le cortège du 1er mai. Hier, c'est la gauche française qui est venue, en délégation, à la fête de la fierté homosexuelle, dénoncer «les discriminations dans la vie et au travail», maître slogan du jour. Une fête si joyeuse et bien rangée Normale sup/HEC en bonne place, Amnesty et la Ligue des droits de l'homme non loin qu'il fallut attendre les chars sadomasos sanglés de cuir, pour qu'un froid saisisse les mangeuses de glaces attablées chez le très chic Dalloyau.
Delanoë en tête. En tête de cortège, jusqu'à l'arrivée, il y a eu la vedette du jour: le maire de Paris, Bertrand Delanoë, élu PS et homosexuel déclaré. «Il a toujours été là, mais ça fait plaisir de voir qu'il ne s'est pas dégonflé maintenant qu'il est à la mairie», apprécie une fidèle. Nouvellement gonflé, en revanche