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Libération

Voyages payés cash: l'Elysée invoque des fonds privés

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Chirac a réglé 2,4 millions en liquide. Sortis de fonds secrets?
publié le 26 juin 2001 à 1h21

Deux millions quatre cent mille francs, en liquide. C'est tout de même une somme. Que l'on peut toujours prétendre avoir stocké dans le tiroir caché d'une armoire corrézienne, ou sous le matelas. Mais en ayant du mal à convaincre ses interlocuteurs. En l'espèce, dimanche soir, les interlocuteurs étaient les journalistes de l'Express. Ils ont interrogé l'Elysée pour comprendre comment Jacques Chirac s'y était pris pour payer, en petites coupures, une vingtaine de voyages entre 1992 et 1995, alors qu'il était maire de Paris.

Refrain. La réponse est simple. L'astuce, ce n'est pas l'armoire corrézienne de famille, mais le sens de l'épargne. Les fonds provenaient «de primes perçues par Jacques Chirac en sa qualité de Premier ministre ou de ministre», et un peu «d'argent personnel ou familial». Voilà le refrain connu, les fameuses primes de cabinet versées dans une totale opacité auraient permis à Chirac, redevenu maire après avoir été Premier ministre de 1986 à 1988, de s'offrir de jolies vacances et d'en faire profiter ses proches. Saisi vendredi par les trois juges qui instruisent l'affaire des marchés publics d'Ile-de-France, Jean-Pierre Dintilhac, le procureur de la République, a le dossier de ces voyages sur son bureau. Il devra répondre à la sempiternelle question: que faire de cette procédure alors que Jacques Chirac, devenu chef de l'Etat, bénéficie durant son mandat d'une immunité contre les poursuites judiciaires? Les trois magistrats souhaitent l'entendre comme «témoin