«L'école repart sur de nouvelles bases.» Cette mère de famille, dont deux enfants seront scolarisés l'an prochain à l'école primaire de Cormeilles dans l'Eure, veut y croire. Jeudi, une réunion a été organisée pour présenter la «nouvelle équipe pédagogique» aux délégués de parents d'élèves. Nouvelles têtes ­ «que des jeunes» ­, nouvelles velléités «sportives et culturelles» et surtout une question que nul n'ose formuler mais que tous se posent: comment organiser une «rentrée sereine» dans une école traumatisée? Depuis l'incarcération, le 9 février, de l'instituteur de CP Marcel Lechien, l'école primaire de Cormeilles (6 classes, 143 inscrits pour 2001-2002) a «tout vécu». «Des parents ont menacé les enseignants, d'autres ont exigé leur départ, il y a eu la lettre de la directrice, qui réclamait sa réintégration, impossible de parler d'autre chose», résume une mère d'élève.

Marcel Lechien est aujourd'hui en prison, mis en examen pour «viols et agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans». 36 plaintes ont été retenues contre lui, dont deux pour viols. Un ancien inspecteur de circonscription ainsi que la directrice de l'école ont également été mis en examen pour «non-dénonciation à l'autorité judiciaire d'atteintes sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans». En 1996, ils avaient été alertés par le témoignage d'un élève qui se plaignait d'attouchements, et s'étaient contentés d'en «parler» avec Marcel Lechien.

Cataclysme. Reste le problème des «survivants» de ce «cataclysme