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Libération
Enquête

Papa est au parloir

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Grâce au Relais enfants-parents le lien parental peut être maintenu pendant la détention. «Libération» a suivi deux enfants qui rendent visite à leur père une fois par mois. Reportage.
publié le 27 juin 2001 à 1h22

Grâce au Relais enfants-parents le lien parental peut être maintenu pendant la détention. «Libération» a suivi deux enfants qui rendent visite à leur père une fois par mois. Reportage.

Pour protéger les enfants et les détenus et obtenir l¹autorisation de les accompagner à l¹intérieur du parloir, il a été convenu que l¹identité des enfants serait masquée (les prénoms ont été changés), et que les faits qui ont conduit à l¹incarcération des pères ne seraient pas évoqués.

On dirait qu'elle part en voyage, la petite Zoé, gare Saint-Lazare. Elle a la coquetterie des journées particulières, rubans et bijoux qui chargent les petites filles comme des sapins de Noël. Veut-elle empiler les cadeaux des 7 ans qu'elle vient de fêter? Veut-elle plaire à son père qu'elle s'en va voir en prison? Elle change de main, lâche celle du grand-père pour celle de Marie-Jo, son accompagnatrice. «J'étais pressée de te voir», dit-elle. Le train est à quai. Direction la Normandie.

Elle a dans son paquetage deux gros sandwiches enveloppés dans des serviettes en papier, ses poupées miniatures, du coloriage. Il n'y a rien de grave sur son visage. Rien d'apparemment anxieux. Elle bavarde, chantonne. Sa voix perchée dans l'aigu des petites filles articule parfois des mots qui frôlent le grave. Elle raconte subitement qu'il y a une prison tout près de chez elle, mais que son père ne peut pas y être. «Tu sais pourquoi papa il n'est pas à côté de chez nous, parce que c'est pour ceux qui ont tué des gens. Mon père,