Le premier ouvrage d'étude publié en français sur les algues toxiques (1) tombe à pic, rattrapé par l'actualité : l'Alexandrium vient de réapparaître en Bretagne où on ne l'avait pas vue depuis treize ou quatorze ans. Cette algue microscopique produit des toxines paralysantes qui bloquent l'influx nerveux et entraînent des troubles graves dans les 12 à 14 heures qui suivent l'ingestion de coquillages contaminés. Et comme Dinophysis, une toxine diarrhéique, est également présente, la préfecture du Finistère a interdit le ramassage de coquillages dans plusieurs zones du département comme la baie de Douarnenez et une partie de celle de Morlaix.
Pas de panique, ces mesures sont prises avant que le taux de toxines dégagées par ces algues ne soit dangereux pour l'homme. Car si on a relevé de fortes concentrations d'Alexandrium, les tests de toxicité pour le moment sont négatifs : les souris piquées avec un extrait de coquillage ne sont pas mortes. «Mais il ne faut pas attendre que les coquillages soient contaminés, explique Patrick Lassus, de l'Ifremer. Nous avons un premier verrou au niveau du milieu par l'Ifremer. Puis les services vétérinaires con trôlent les marchandises dans le circuit de distribution et ne doivent rien trouver d'anormal si notre surveillance fonctionne bien.»
Maillage. L'apparition d'une espèce toxique dans l'eau déclenche les tests sur les coquillages : caractérisation et dosage des toxines en laboratoire et, ensuite, évaluation des risques. En principe, les