Jeudi 19 juillet. Les douaniers de la brigade de surveillance de Forbach (Moselle) interpellent deux hommes à bord du train Paris-Francfort. L'un a un passeport américain, l'autre slovaque. Dans leur valise, 19 pythons et 30 varans enfermés dans des sacs. Les hommes déclarent s'être rencontrés à Djakarta où on leur a offert 300 dollars (345 euros) pour sortir les animaux d'Indonésie. Les reptiles sont alors expédiés au zoo voisin d'Amnéville «dans un grave état de stress». Les porteurs de valise sont remis à la police. Trois jours plus tard, ils sont condamnés à trois ans de prison ferme et 217 000 francs d'amende (33 000 euros).
De telles saisies sont désormais habituelles en France. Le commerce clandestin d'animaux sauvages est devenu, au plan mondial, le troisième trafic en terme de chiffres d'affaires 100 milliards de francs par an (15 milliards d'euros), selon le Fonds mondial pour la nature (WWF) après celui de la drogue et des armes. En 1991, 454 animaux issus de ce trafic étaient saisis sur le territoire français. On en comptait 943 en 1999. «Les filières sont bien organisées et extrêmement fugaces, explique Philippe Jamin, adjoint au directeur interrégional des douanes de Metz. Dès qu'un filon se tarit, un autre se reforme. C'est un trafic juteux qui présente nettement moins de risques que celui des stupéfiants.» Une tortue se revend 30 000 francs (4 500 euros), un ara de Spiks perroquet rare se négocie jusqu'à 300 000 francs (45 700 euros).
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