Boulogne-sur-Mer
envoyé spécial
Samedi dernier, un télex d'Interpol Allemagne arrive au petit matin à la PAF (Police de l'air et des frontières) de Calais. Particulièrement explicite, il signale qu'un camion va arriver au terminal des ferries, transportant des clandestins. Le numéro d'immatriculation est même indiqué. A midi trente, les policiers interceptent le véhicule alors qu'il s'apprête à embarquer pour l'Angleterre. Un banal 7,5 tonnes de déménagement, loué à Europcar. A bord, une femme, Sindra B., 31 ans, la conductrice, et un homme, du même âge, André N., tous deux Allemands. Des clandestins dans leur camion? Non, ils n'ont rien remarqué. Ils effectuent un déménagement de meubles pour l'Angleterre. D'ailleurs, les policiers ont beau fouiller et inspecter, sonder les parois, rien d'anormal à bord. Mais il y a quand même ce télégramme d'Interpol ! Les douaniers disposent à l'entrée du tunnel sous la Manche de l'Euroscan, une cabine comme chez le radiologue, assez grande pour accueillir un semi-remorque. Ils sont appelés à la rescousse.
Etagères. Sur l'écran, se dessinent onze silhouettes blotties dans un caisson large de 70 cm. Une double paroi parfaitement étanche a été vissée de l'extérieur juste derrière la cabine. A l'intérieur, trois étages, constitués d'étagères métalliques, hauts chacun d'environ 80 cm. Tout en bas, quatre hommes. Au milieu, ils sont trois. Et quatre en haut. Depuis au moins dix heures, ils sont recroquevillés, en slip tant il fait chaud. Ceux du