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Libération

De bruit et de fureur sur le trajet du TGV Med

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Des riverains manifestent à Valence contre les nuisances.
publié le 11 août 2001 à 0h23

Marseille, de notre correspondant.

Excédés par le bruit, des riverains de la nouvelle ligne TGV Méditerranée se sont installés vendredi soir à la gare TGV de Valence dans la Drôme, avec oreillers et matelas, pour dormir en paix. «Ici, au moins, c'est insonorisé», explique Mariette Cuvellier. Autrefois opposée au tracé de la ligne, elle coordonne aujourd'hui la grogne antibruit. Son réseau d'associations réclame notamment que le TGV passe moins vite, ce que la SNCF exclut, et exige l'arrêt des TGV de nuit, qualifiés d'«illégaux», ce que la SNCF conteste.

«A l'estomac». Resté hier chez lui mais solidaire de la manifestation, Georges Polnard, 72 ans, de Marsanne, résume: «On n'est pas anti-TGV, au contraire. Mais eux ont de belles machines qui roulent très vite et nous on veut la tranquillité.» Retiré dans une ferme XVIIe, pleine de «charme et de poésie», Paul-André Warnier, 69 ans, de Bonlieu-sur-Roubion, parle d'un «bruit désagréable assez surprenant qui varie selon le matériel, la vitesse, le vent et l'humidité, et qui finit en grondements sourds qui pénètrent jusqu'à l'estomac». «Ce n'est pas comme ça qu'on traverse des pays civilisés», dit-il.

Tout est affaire de mesure. La SNCF applique le LAeq, une mesure moyenne du bruit. «Quand on a créé le TGV Med, la référence était de 65 décibels», explique Alain Jourdain, directeur de la ligne nouvelle. La SNCF applique donc ce critère, et tente de descendre en dessous de 62 db. Hélas, le riverain ne l'entend pas de cette oreille. Car