«Un bombardement intense, plusieurs centaines de comètes par an.» Cette «guerre des mondes» dont parle Roger Ferlet, de l'Institut d'astrophysique de Paris (IAP) au CNRS , se déroule aujourd'hui, autour d'une étoile fameuse baptisée Bêta Pictoris. Eloignée de 63 années-lumière seulement, c'est une voisine, de surcroît semblable à notre Soleil, juste un peu plus massive et plus chaude. Située dans la constellation du Peintre, visible à l'oeil nu de l'hémisphère Sud, elle accède à la célébrité au milieu des années 1980, lorsque des astrophysiciens s'aperçoivent qu'elle est entourée d'un dis que de gaz et de poussières.
Collisions. Agée de 20 millions d'années seulement, Bêta Pictoris permet d'étudier la prime enfance d'un système solaire. Autour du bébé étoile, encore enfouies dans un disque de poussières et de gaz, on doit trouver de toutes jeunes planètes, gazeuses géantes comme Jupiter ou telluriques comme la Terre, les restes de leur formation, ainsi que des comètes et astéroïdes par millions. Mais les détecter est une rude affaire. Déjà, des astrophysiciens, en particulier l'équipe d'Alfred Vidal-Madjar à l'IAP, ont déniché la trace de comètes. Et plusieurs indices des «trous dans le disque et une occultation de l'étoile» qui plaident en faveur d'une planète gazeuse géante, comme Jupiter. Mais que se passe-t-il dans cette nurserie cosmique? Peut-on y discerner les traces de la «guerre des mondes» censée accompagner l'enfantement des planètes? Une période de quelques ce