Des dizaines de bouquets de roses blan ches, dans des seaux bien alignés, conduisent à l'entrée du siège Ile-de-France Nord de la Caisse d'épargne, à Cergy (Val-d'Oise). Au pied des deux colonnes qui encadrent les portes de verre, des tables. Un simple cahier à spirale y est posé, sous un petit écriteau: «Pensées pour Gilles», «Pensées pour Pascal». Gilles Dessertenne et Pascal Prieur sont morts, samedi dernier, tués par un braqueur. Le premier était directeur de l'agence des Cerclades, dans le centre commercial des Trois Fontaines à Cergy, le second en était le conseiller financier.
«Au revoir». Par grappes, les employés arrivent. Le plus souvent, ils marchent sans un mot, en regardant le sol. Rapidement, ils sont des centaines. Toutes les agences des trois départements limitrophes ont été fermées. Certains s'avancent timidement vers les cahiers. «Une pensée très émue aux anciens collègues sauvagement abattus, de la part d'un collègue parisien retraité», écrit un monsieur d'une soixantaine d'années. Sur l'autre cahier, une main anonyme a tracé: «Au revoir Monsieur Dessertenne. Un client.»
Quelques habitants de la ville nouvelle sont également venus. «On passe devant cette agence tous les jours pour faire nos courses, expliquent trois jeunes mamans qui poussent leur landau. On est là surtout par solidarité. On ne connaissait pas les victimes, mais ça aurait pu arriver à n'importe qui. Il y a trop d'insécurité.» Antoine s'approche: «J'ai 47 ans. Le 23 avril dernier, dans le par