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Libération

Anticholesterol, pas antipsychose

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publié le 22 août 2001 à 0h27

«Jamais on n'avait eu autant de demandes, même à l'époque de l'Isoméride (1).» Depuis le 8 août, jour où la firme Bayer a annoncé brutalement le retrait de son anticholestérol cérivastatine, commercialisé en France sous les noms de Staltor et Cholstat (Libération des 9 et 10 août), Georges-Alexandre Imbert, président de l'Association d'aide aux victimes des accidents des médicaments (2), croule sous les appels angoissés. «En dix jours, 300 personnes se sont manifestées, 80 % d'entre elles se plaignent de douleurs musculaires suite à la prise de ce médicament. Une vingtaine de cas semblent graves, et un patient serait décédé.»

L'inquiétude se manifeste aussi dans les cabinets médicaux et les services hospitaliers spécialisés, comme celui du professeur Eric Bruckert (endocrinologie nutrition) à la Pitié-Salpêtrière. «Nous avons eu près de 200 appels, témoigne le médecin. Bien sûr, c'est assez peu au regard des 5 000 malades que nous suivons pour un excès de cholestérol, mais il ne se passe pas un jour sans que l'on soit contacté à ce sujet. Il s'agit de patients sous Staltor et Cholstat, paniqués par le retrait de ce médicament, mais aussi de personnes traitées par d'autres statines [classe thérapeutique à laquelle appartient la cérivastatine, ndlr], et qui veulent les arrêter.»

De son côté, la ligne téléphonique d'information mise en place par les laboratoires Bayer (3) a reçu 45 000 appels. Même l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), habituel