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Libération

Eurotunnel veut faire fermer le centre de Sangatte.

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La société s'estime victime des clandestins et attaque l'Etat.
publié le 22 août 2001 à 0h27

Les clandestins coûtent cher à Eurotunnel. Trop cher à son goût: la direction de la compagnie a donc attaqué la France en justice pour obtenir la fermeture du centre de Sangatte (Pas-de-Calais). Elle vient de saisir le tribunal administratif de Lille, pour annuler l'arrêté préfectoral de réquisition de ce camp situé à proximité du tunnel sous la Manche et qui accueille les migrants clandestins, candidats au passage en Angleterre. «Nous sommes une entreprise privée, la lutte contre l'immigration clandestine n'est pas de notre ressort», argue François Borel, porte-parole de la société franco-britannique. Cette démarche intervient peu après la menace anglaise de faire facturer à Eurotunnel les passages de clandestins.

Le centre de Sangatte est géré à titre humanitaire par la Croix-Rouge depuis l'automne 1999. L'immense hangar, un ancien entrepôt d'Eurotunnel, héberge ainsi en moyenne près d'un millier d'étrangers en transit. Iraniens, Irakiens, Afghans, ils n'ont qu'une idée en tête: passer en Angleterre. Le soir venu, ils tentent leur chance, par dizaines. Ceux qui échouent recommenceront le lendemain, la plupart sur le site d'Eurotunnel.

Sécurisation. Mais la frontière est de plus en plus étanche. Et pour cause. Le port est très surveillé par les policiers de la PAF. Et, depuis des mois, Eurotunnel multiplie les efforts de «sécurisation [de son] site» où, chaque nuit, une centaine d'étrangers sont interpellés. Le 16 juillet, le concessionnaire a même instauré un plan «zéro tolé