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Libération

Pour les OGM, la grande faux est passée à Beaucaire

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Des opposants ont arraché, hier, des plants de maïs.
publié le 23 août 2001 à 0h27

Le 26 juillet dernier, la Confédération paysanne menaçait le ministère de l'Agriculture de détruire les essais d'OGM cultivés en plein champ s'il n'avait pas «procédé par lui-même à ces destructions» avant «la date butoir du 12 août». Hier matin, le syndicat a mis ses menaces à exécution. Résultat : il n'y a plus de plants de maïs transgéniques expérimentaux à Beaucaire (Gard). Une centaine de militants (Confédération paysanne, Attac et Nature et progrès) disent avoir arraché les mille deux cents mètres carrés d'OGM semés, avec l'autorisation du gouvernement, par la firme américaine Monsanto. La parcelle contenait des plants de maïs censés résister à la pyrale et des plants résistants au glyphosphate, un composant de l'herbicide Round-up.

Au ministère, on s'étonne : la plate-forme d'essai s'étend bien sur près de 1 000 mètres carrés, mais elle ne devait contenir en réalité que 156 m2 d'OGM.

Pour une autre politique. «Nous ne voulons plus d'organismes génétiquement modifiés cultivés en plein champ sur le territoire français», explique Nicolas Duntze, l'un des porte-parole de la Confédération paysanne. En détruisant systématiquement les cultures transgéniques qu'il a repérées, le syndicat agricole espère conduire le gouvernement à revoir sa politique de semences en 2002 et «forcer Novartis et Monsanto à ne plus planter d'OGM» dans l'Hexagone.

De son côté, le groupe Monsanto Agriculture France dénonçait hier «cet acte inqualifiable de délinquance [qui] porte atteinte à la liberté