Menu
Libération

Corse: les liaisons mafieuses.

Article réservé aux abonnés
Les enquêteurs s'intéressent aux relations entre nationalistes et gangsters.
publié le 25 août 2001 à 0h28

Ils se pincent, les gendarmes, lorsqu'ils confrontent à leur fichier les identités des «voyous» qu'ils viennent d'arrêter dans un restaurant de Sartène (Corse-du-Sud). Déjà, quand le patron de l'établissement les appelle pour leur signaler que «deux petites frappes» tentent de le racketter, il y a de quoi marquer d'une pierre blanche ce jour de juillet 2000. Ce n'est pas dans les habitudes du pays d'appeler les autorités régulières. Mais, quand les gendarmes se transportent sur les lieux, les deux «racketteurs» ont été rejoints par trois hommes, bien corses, eux. Les cinq convives ont à peine le temps de se délester de leur encombrante ferraille.

Minus. Surprise, donc, les deux continentaux, Alexandre Chevrière et Eric Marant, sont loin d'être des minus. Le premier notamment est impliqué dans le hold-up contre l'Union des banques suisses à Genève, le 25 mars 1990. Butin: 30 millions de francs suisses (19,7 millions d'euros). Pierre-Marie Santucci, Maurice Costa et surtout Francis Mariani ne sont pas moins intéressants: trois grosses pointures de la Brise de mer, ce gang qui tient le haut du pavé du grand banditisme dans le nord de l'île.

Rescousse. Cette convention entre collègues n'avait visiblement pas pour objet de se restaurer à l'oeil, se disent les gendarmes de la section de recherches d'Ajaccio, arrivés à la rescousse. Les trois Corses sont finalement mis en examen et incarcérés. Pour des motifs quasi futiles, vu leur pedigree: «tentative d'extorsion de fonds», «associa